Le Café Crème - Edition du 24 février 2025

Celui ou on parle intemporalité et où je t'explique pourquoi c'est pas moi qui fixe les prix

Dans l’édition du 09 Décembre 2024

Le son de la semaine 🎶

Il y a des groupes qui ne vieillissent jamais, et The Cure en fait partie. Plus de 40 ans après leurs débuts, Robert Smith et sa bande continuent de hanter nos playlists et nos cœurs. Cette année, ils reviennent avec un nouvel album, attendu comme un événement.

Mais aujourd’hui, c’est un classique dont j’ai envie de vous parler : "A Forest". Ce titre hypnotique, sorti en 1980 sur l’album Seventeen Seconds, reste l’un des morceaux les plus emblématiques du groupe.

Une basse entêtante, des guitares glaciales, une montée en tension irrésistible… "A Forest" n’est pas une simple chanson, c’est une immersion. On se perd dans cette forêt musicale, comme dans un rêve qui vire au cauchemar.

Et ce n’est pas un hasard si ce titre trouve une seconde jeunesse en ce moment : il est au cœur de la BO du film "L’Amour Ouf" de Gilles Lellouche, où il apporte une dimension quasi-mystique à l’histoire.

Le seul truc pour lequel je peux pas en vouloir aux Anglais, c’est la musique. Et vu les scores du nouvel album, j’ose le dire : The Cure est éternel.

🎧 À réécouter d’urgence : "A Forest" – The Cure.

Parlons peu, parlons immo

Mais QUI fixe vraiment les prix de l’immobilier ?

Récemment, je suis tombé sur une affirmation dans des commentaires LinkedIn qui mérite qu’on s’y attarde. Quelqu’un expliquait, avec tout le sérieux du monde, que si tous les agents immobiliers augmentaient les prix de 10%, alors "les prix seraient automatiquement revalorisés".

L’idée est séduisante. Un peu comme croire que si on décide tous que le SMIC passe à 5000€, tout le monde deviendra riche. Ou que si on colle des logos Ferrari sur des Twingo, elles prendront de la valeur.

Mais le marché immobilier, ce n’est pas une partie de Monopoly où il suffit de poser un hôtel sur la rue de la Paix pour s’enrichir.

Alors, qui fixe vraiment les prix ?

Spoiler : ce ne sont pas les agents immobiliers. L’une des idées reçues les plus répandues, c’est qu’on pourrait fixer les prix des biens pour maximiser nos commissions. Mais la réalité est bien plus terre-à-terre.

Un agent immobilier n’est pas un commerçant qui applique une marge sur un produit qu’il revend. Il ne touche pas un pourcentage sur un prix qu’il aurait lui-même choisi au hasard.

Son travail consiste à analyser le marché, pas à le fabriquer.

Pourquoi ne pourrait-il pas simplement gonfler les prix pour "se faire plus de fric" ?

1️⃣ Parce qu’un bien trop cher ne se vend pas. Et si un bien ne se vend pas, l’agent immobilier ne touche rien. Il ne perçoit pas un salaire fixe, ni un forfait mensuel pour s’occuper d’une annonce. Il est payé uniquement au succès : si la vente aboutit, il touche une commission. Sinon, il a travaillé des semaines (voire des mois) pour rien.

Donc, quel intérêt aurait-il à fixer un prix irréaliste qui fait fuir les acheteurs et bloque la vente ? Aucun.

2️⃣ Parce que les acheteurs ne sont pas idiots. Aujourd’hui, avec les plateformes d’annonces, les historiques de transactions et les banques qui refusent de financer des prix délirants, les acheteurs ont toutes les cartes en main pour repérer un bien trop cher.

Personne ne va se précipiter sur un appartement affiché 10% au-dessus du marché, simplement parce qu’un agent l’a décidé un matin en prenant son café.

Un bien mal positionné par rapport au marché attire peu d’acheteurs, reçoit peu d’offres, et finit soit par être négocié à la baisse, soit par rester invendu.

3️⃣ Parce que fixer des prix suit des règles précises. Le prix d’un bien immobilier ne sort pas d’un chapeau. Il est déterminé par plusieurs facteurs concrets :

Les ventes récentes dans le secteur → pour comparer avec des biens similaires vendus.

L’état du marché → s’il y a plus d’acheteurs que de vendeurs, les prix montent ; l’inverse, ils baissent.

L’état du bien → un appartement rénové avec vue dégagée ne vaut pas le même prix qu’un studio sombre à rénover entièrement.

Les conditions économiques → taux d’intérêt, accès au crédit, fiscalité, pouvoir d’achat des ménages…

En clair, ce ne sont pas les agents qui font les prix, mais l’ensemble du marché et de l’économie.

Pourquoi les prix remontent (un peu) en ce moment en France? Si l’on observe une légère hausse des prix après plusieurs mois de stagnation, ce n’est pas parce que les agents immobiliers ont secrètement décidé de gonfler les tarifs.

C’est simplement que les conditions de marché évoluent :

Les taux d’intérêt baissent → plus d’acheteurs peuvent emprunter, donc plus de transactions.

Les primo-accédants reviennent → plus de demandes, donc moins de négociation.

Certaines aides sont relancées → ce qui fluidifie le marché.

Résultat : ce ne sont pas les agents immobiliers qui font remonter les prix, mais un équilibre naturel entre l’offre et la demande.

Si un agent pouvait fixer les prix comme il veut, il ne passerait pas sa journée à expliquer à des vendeurs que non, leur appartement des années 70 n’a pas "pris 20%" en deux ans.

Son métier, c’est d’aider un vendeur à positionner son bien correctement sur le marché, et d’accompagner les acheteurs dans leur projet sans leur faire surpayer un bien.

Et s’il y avait un vrai "cartel des agents immobiliers" qui se mettait d’accord sur les prix… On roulerait tous en Porsche.

À la place, on passe notre temps à justifier aux vendeurs qu’ils doivent revoir leurs prétentions à la baisse et aux acheteurs qu’ils doivent parfois accepter de faire un effort sur leur budget.

Bref, avant de croire que les agents immobiliers font la pluie et le beau temps sur le marché, il suffit d’ouvrir les yeux : un marché, ça ne se décrète pas, ça s’observe.

Ah, au fait !

Tous les deux ans, une vague humaine traverse le Pays Basque, de nuit comme de jour, sans interruption. Ce phénomène, c’est la Korrika, une course-relais mythique créée en 1980 pour promouvoir la langue basque.

L’idée est simple : un témoin symbolique est porté sur des centaines de kilomètres par des coureurs qui se relaient, parcourant l’ensemble des sept provinces basques. L’objectif ? Récolter des fonds pour le développement et l’enseignement de l’euskara, et surtout, lui donner une visibilité incroyable.

La prochaine édition, prévue en mars 2025, réunira des milliers de participants, des écoles aux entreprises, des associations aux familles, tous unis dans une ambiance festive et militante. Chaque relais est un acte de transmission, une déclaration d’amour à cette langue qui a traversé les siècles.

Plus qu’une course, la Korrika est un cri du cœur pour la culture basque. À vos baskets !

Le Vrac

Et bonne semaine !